Freination de la myopie chez l’enfant

L’augmentation du temps passé en vision de près joue un rôle majeur dans l’apparition et l’évolution de la myopie. En augmentant le temps passé à l’extérieur (au moins 2h par jour), en réduisant le temps sur écran, en faisant des pauses régulières (regarder au loin toutes les 20 minutes pendant 20 secondes) vous diminuez le risque de voir évoluer la myopie de votre enfant.

Il existe d’autres méthodes de freination de la myopie. Nous ne parlerons pas de la freination pharmacologique par de l’Atropine collyre à 0,05% car la photophobie et la gêne en vision de près qu’elle génère limitent sa tolérance.

L’utilisation de verres freinateurs est une méthode beaucoup plus simple à instaurer. Son principe repose sur une défocalisation myopique périphérique permettant de limiter l’augmentation de la longueur du globe oculaire. En France, 2 types de verres sont commercialisés: le miYOSMART (Hoya) et le Stellest (Essilor). Ils bénéficient d’un remboursement partiel par l’Assurance maladie entre 5 et 16 ans, pour des myopies fortes (-6 dioptries) ou si une progression supérieure à 0,50 dioptrie est observée lors de l’année précédente. Si l’enfant pratique du sport de façon intensive, l’utilisation de lentilles de contact peut être envisagée, sous réserve que les règles d’hygiène ont été bien intégrées par l’enfant et les parents. Les lentilles défocalisantes sont disponibles en version souple journalières (MiSight, Bloom day, Abiliti…), mensuelles (Mylo, Universel RxMyorelax) ou trimestrielles (Ocea defocus, Amyopic Silicone), ou en version rigide pour les très fortes myopies.

L’orthokératologie consiste en un port nocturne d’une lentille rigide à géométrie inverse, remodelant ainsi la cornée de façon temporaire ce qui permet de se passer de correction dans la journée. C’est une solution à privilégier chez les enfants gênés par le port de lunettes ou pour ceux qui pratiquent une activité aquatique. L’enfant devra être assidu dans le port des lentilles toutes les nuits du fait de la réversibilité du remodelage cornéen. L’éducation sur les règles d’hygiène à observer reste un point fondamental.

Dans tous les cas, un suivi ophtalmologique régulier est nécessaire pour évaluer l’efficacité de la méthode choisie et ajuster la stratégie si besoin.